Les MêM s'aiment, sèment aussi, mais s'aiment quand même, même si leur leur harmonie apparente cache en réalité une négation cruelle de l'individualité.

L'individualité dans le monde des MêM est le grain de sable dans les rouages de leur société. Celle-ci, fondée sur l'uniformité de pensée, de couleur, de comportement, est épurée de toute aspérité, redoutable à force de gentillesse, intolérante envers ceux qui quittent les sentiers battus.
Au hasard d'accidents de la vie, les MêM se dévoilent une identité propre ; ils découvrent "je" et "moi" en remplacement de "nous", et par-là même engendrent de nouvelles relations, une autre forme de violence, plus directe, plus physique, plus facilement identifiable.
Mais la liberté d'être soi se paie cher. Il faut y être préparé, on ne réintroduit pas un animal domestique dans la nature sans préparation. Alors, ils vont renoncer, reconstruire la société des MêM, n'étant pas prêts pour le monde archaïque et anarchique des individualités. Faute de mieux, ne pouvant vivre la jungle, ils rejoignent l'odeur rassurante du troupeau.